Clinique contributive

La Clinique Contributive

Le projet de « clinique contributive » a pour objectif de développer de nouvelles pratiques et organisations contributives du soin pour la petite enfance confrontée au problème de la surexposition aux écrans et de la malnutrition, avec des parents, des professionnels et des chercheurs sur le territoire de Plaine Commune.

Le projet de « Clinique contributive » a pour objectif de prendre soin de la petite enfance (0-3 ans) sur un territoire particulièrement confronté aux problèmes de la malnutrition et de la surexposition aux écrans, qui génèrent des troubles dans le développement physique et psychique des jeunes enfants. Ces troubles se manifestent en premier lieu et avec une intensité d’autant plus forte dans les familles déjà touchées par une situation socio-économique difficile.

Pour répondre à ces nouvelles questions de santé publique, face auxquelles les professionnels du soin se voient souvent démunis, le projet de Clinique contributive propose d’expérimenter une démarche de soin inédite, fondée sur les capacités des parents (essentiellement des mères) à se soigner eux-mêmes en prenant soin les uns des autres, et en transformant leur milieu de vie. Cette démarche s’inspire de la psychothérapie institutionnelle et de la pratique des groupes d’entraide mutuelle.

Elle constitue un dispositif expérimental qui propose à des parents, des professionnels du soin et de la petite enfance, des chercheurs ainsi que des professionnels des technologies numériques et de l’alimentation, de concevoir et de mettre en œuvre collectivement de nouvelles pratiques thérapeutiques permettant de faire face à la nocivité de la surexposition aux écrans ou de la malnutrition.  Elle se fonde sur la production et le partage de savoirs (savoir-faire, savoir-vivre, savoirs théoriques et/ou techniques), la capacitation des parents et des professionnels, la mise en situation des parents comme acteurs de leurs apprentissages (réalisation d’œuvres, partage d’expériences, recherche collective de remèdes, etc.) et la pratique d’activités collectives (cuisine, jardinage, jeux avec les enfants, conférences, groupes de paroles, etc.).

Une fois encapacités sur les enjeux des écrans et de l’alimentation infantile pour la santé des jeunes enfants, et après avoir élaboré et expérimenté collectivement de nouvelles pratiques soigneuses, certains parents deviendront des « ambassadeurs » de leurs nouveaux savoirs. Ils les partageront avec d’autres parents, lors d’ateliers mis en place dans les PMI, les crèches, les maternités, ce qui permettra à ces nouvelles thérapeutiques de se diffuser sur le territoire et de se voir discutées, transformées, enrichies par d’autres habitants (parents, professionnels, entreprises, associations).

Dans le cadre du programme de recherche Plaine Commune Territoire Apprenant Contributif, qui a pour mission d’expérimenter un modèle d’économie contributive sur le territoire de Plaine Commune, il s’agira de reconnaître la valeur économique de ce travail de capacitation et de soin, et de mettre en œuvre sa rémunération à travers un revenu contributif lié à la création d’emplois intermittents.

Une préfiguration du projet de la clinique contributive a été mis en place de novembre 2018 à septembre 2019.

Deux types de rencontres alternaient :

. Un séminaire de recherche théorique d’une part, qui réunissait des chercheurs de différentes disciplines (philosophie, biologie, psychanalyse) et des professionnels (psychomotricienne, pédopsychiatre) autour des textes théoriques de références sur lesquels se fondent le projet et dans le but d’expliciter les enjeux philosophiques et scientifiques (questions économiques et politiques, rapports psychanalyse/neuroscience, problème de l’addiction) que soulèvent les addictions contemporaines aux écrans. Les recherches menées dans ce cadre étaient restituées, discutées et mises en débat lors des ateliers de partage des savoirs.

. Des ateliers de partage des savoirs d’autre part, qui réunissaient l’équipe de la PMI, des professionnels du soin des enfants, des chercheurs, et depuis avril 2019, des parents ayant fait face au problème de la surexposition aux écrans de leurs enfants aux écrans : ces ateliers avaient pour but d’élaborer de nouvelles thérapeutiques à partir des acquis du séminaire de recherche et de réfléchir à l’organisation d’un atelier ouvert au public en octobre 2019.

Depuis octobre 2019, l’Atelier de la Clinique Contributive accueille à la PMI Pierre Sémard des parents du quartier concernés par la surexposition aux écrans. Il se déroule deux demi-journées par mois en alternance avec un séminaire théorique.

Pendant les premières séances, après la mise en commun des échanges théoriques de 2018-2019, les participants ont questionné, par la médiation du visionnage de courtes vidéos, l’impact des écrans sur les jeunes enfants. Ils ont commencé ainsi à analyser et à mettre en discussion leurs pratiques numériques. Dans cet atelier, les échanges entre parents encapacités, nouveaux parents, professionnels et chercheurs ont pour objectif de retrouver un usage positif des écrans et à en créer de nouvelles pratiques, tout en augmentant les savoirs théoriques de chacun.

Ressources :

. lien vers la présentation détaillée du projet

. lien vers la bibliographie du projet:

Livres:

. G. Bateson, « La cybernétique du soi : une théorie de l’alcoolisme »

. M. Desmurget, « La fabrique du crétin digital », Paris, Seuil, 2019

. S. Duflo, « Quand les écrans devient neurotoxiques », Vanves, Marabout, 2018

. G. Moore, « Philosophy and Other Addictions ; Le pharmakon, le dopominage et la société addictogène »

. S. Osika, « Les écrans, mode d’emploi pour une utilisation raisonnée en famille », Paris, Hatier, 2018

. B. Stiegler, Prendre Soin. De la jeunesse et des générations, Flammarion, 2008.

. F. Tosquelles, « Education et psychothérapie institutionnelle », Mantes-la-Ville, HIaTUS Editions, 1984

. D. Winnicott, Jeu et réalité, l’espace potentiel, Paris, Gallimard, 1975.

. M. Wolf, Proust et le calamar, Paris, Abeille et Castor, 2015.

Articles:

. « Les écrans et les tout-petits : syndrome ou symptôme ? Hypothèses sociétales et psychomotrices », M.-C. Bossière et al.

https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2018-4-page-157.htm

. « Plaidoyer pour un nouveau syndrome EPEE », Marcelli D., Bossiere M.C., Ducanda A.L.,

https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=EP_079_0142

. vidéo d’alerte du docteur Ducanda

. lien vers l’étude sur les écrans publiée dans la revue Pediatrics:

. lien vers les études internationales sur les effets des écrans, recensées sur le site de CoSE( collectif surexposition écrans):

es alternaient :

. Un séminaire de recherche théorique d’une part, qui réunissait des chercheurs de différentes disciplines (philosophie, biologie, psychanalyse) et des professionnels (psychomotricienne, pédopsychiatre) autour des textes théoriques de références sur lesquels se fondent le projet et dans le but d’expliciter les enjeux philosophiques et scientifiques (questions économiques et politiques, rapports psychanalyse/neuroscience, problème de l’addiction) que soulèvent les addictions contemporaines aux écrans. Les recherches menées dans ce cadre étaient restituées, discutées et mises en débat lors des ateliers de partage des savoirs.

. Des ateliers de partage des savoirs d’autre part, qui réunissaient l’équipe de la PMI, des professionnels du soin des enfants, des chercheurs, et depuis avril 2019, des parents ayant fait face au problème de la surexposition aux écrans de leurs enfants aux écrans : ces ateliers avaient pour but d’élaborer de nouvelles thérapeutiques à partir des acquis du séminaire de recherche et de réfléchir à l’organisation d’un atelier ouvert au public en octobre 2019.

Références théoriques :

. G. Bateson, « La cybernétique du soi : une théorie de l’alcoolisme »

. G. Moore, « Philosophy and Other Addictions ; Le pharmakon, le dopominage et la société addictogène »

. B. Stiegler, Prendre Soin. De la jeunesse et des générations, Flammarion, 2008.

. D. Winnicott, Jeu et réalité, l’espace potentiel, Paris, Gallimard, 1975.

. M. Wolf, Proust et le calamar, Paris, Abeille et Castor, 2015.

Chercheurs associés : équipe professionnelle de la PMI Pierre Sémard, Marie-Claude Bossière (pédopsychiatre), Maël Montévil (docteur en biologie théorique), Anne Alombert (doctorante en philosophie), Bernard Stiegler (philosophe), Anne Kunvari (coordination du projet TAC).

Partenaires du projet :

. IRI

. PMI Pierre Semard

. Maison de quartier Belleville/Semard, Saint-Denis

. Service de prévention santé mentale, Mairie de Saint-Denis

. Service de santé publique, Mairie de Saint-Denis

. Association La Trame

. Les Centres de Protection Maternelle Infantile (PMI) de Saint-Denis

Ressources :

. lien vers la présentation détaillée du projet

. lien vers la bibliographie du projet

. « Les écrans et les tout-petits : syndrome ou symptôme ? Hypothèses sociétales et psychomotrices », M.-C. Bossière et al. (lien vers l’article de Marie-Claude Bossière sur la surexposition aux écrans)

. lien vers la vidéo d’alerte du docteur Ducanda

. lien vers l’étude sur les écrans publiée dans la revue Pediatrics